Le Bénin légalise l’avortement

Le Bénin légalise l’avortement

Des millions d’avortements sont pratiqués dans le monde chaque année et de nombreuses femmes meurent à la suite de ces processus réalisés dans des conditions non sécurisés.

Selon la croyance populaire africaine, un enfant est une bénédiction. Cependant  le regard que peut poser la société sur une jeune élève ou étudiante tombée enceinte trop tôt par erreur nous rappel à quel point le monde peut être cruel.

Le manque de soutien et l’abandon des études sont les cas les plus probables chez les jeunes filles n’ayant aucune solution pour s’occuper d’une grossesse. C’est dans ce cadre désespéré que certaines choisissent le recours le plus facile « l’avortement ».

 L’avortement dans la plupart des pays constitue une infraction sauf circonstances exceptionnelles.

Le 21 octobre 2021, l’assemblée nationale du Bénin a  adopté la loi visant la légalisation de l’avortement et tourne ainsi le dos à la pénalisation de l’avortement encore en vigueur dans plusieurs pays africains.  

Désormais à la demande de la femme enceinte l’interruption volontaire de la grossesse peut être autorisée jusqu’à 12 semaines ; lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation  de détresse matérielle, éducationnelle ou morale incompatible avec l’intérêt de la femme ou de l’enfant à naître.

article 17 alinéa 1 relative à la santé sexuelle et à la reproduction, BENIN

Une loi qui crée la polémique et qui divise.

L’adoption de cette loi fait couler beaucoup d’encre et de salives. Elle a soulevé dans le pays et dans de nombreux pays africains, une vive polémique.

Pour certaines personnes, la dépénalisation de l’avortement est une avancée en matière des droits de la femme. Le Bénin vient ainsi, d’ouvrir ses bras à toutes ces femmes en détresse qui ne demandaient qu’à être écoutées. Le droit de décider ou pas de garder une grossesse devrait être un choix libre et sans pression. Cet acte doit être vu comme tout autre acte médical normal. Car la majorité des femmes le font parce la condition de vie les s’y obligent. Il serait donc convenable que la société soit plus compatissante et arrêter de voir ces femmes comme des meurtrières.

Le Bénin est un pays qui accorde une très grande importance à la spiritualité, à la pratique religieuse. L’avortement est une pratique rejeté car elle constitue « une culture de la mort » d’où de nombreuses réactions péjoratives.

La conférence épiscopale du Bénin mène une campagne de contestation contre la décision du gouvernement et maintient le fait que l’avortement est un acte qui est contre «  le respect du caractère sacré de la vie surtout celle de l’innocence ».

L’Eglise catholique demande à ses fidèles partout au Bénin d’entamer une journée de jeûne pour la défense et la protection de la vie. Elle fait entendre par là qu’il existe des alternatives plus fiables et honnêtes que l’interruption d’une grossesse.

Les avis sont mitigés, pendant que certains y voit le soulagement et la sauvegarde de la vie de ces femmes qui se mettent clandestinement en danger, d’autres y voit un acte allant contre la volonté de Dieu et certains disent que c’est le feu vert pour encourager la dépravation chez les jeunes.

Par Marguerite GNANGUI.

Droit de femme Société